Salut Erwann, merci d’accepter de nous laisser te suivre tout au long de ta préparation !

– Il n’y a aucun souci, ça me fait extrêmement plaisir.

Est-ce que tu peux me parler du déroulé de ta préparation pour les JO 2021 jusqu’ici ? Est-ce que, malgré la pandémie, la France a pu s’entrainer dans de bonnes conditions ?

– Bien sûr. Depuis plusieurs semaines, les équipes se sont rassemblées pour préparer les épreuves des JO tous ensembles. Je pense qu’en France on a même pu être avantagés en ce qui concerne les entraînements, en comparaison avec d’autre nations. Notre statut de sportifs de haut niveau nous a permis de reprendre très vite notre programme au sein de l’INSEP à Paris. Les seules choses qui nous ont manqué, ce sont les compétitions qui ont été souvent annulées à cause de la situation sanitaire.

Donc tu as pu continuer de t’entrainer à l’Insep, mais tu as aussi fait des stages à l’extérieur c’est ça ?

– Exactement ! Il y a deux semaines (du 17 au 22 mai), nous sommes allés à Bayonne et nous avons pu utiliser les installations de la section escrime de l’Aviron Bayonnais. Ensuite, nous sommes rentrés à l’INSEP et maintenant nous débutons une semaine de préparation à Saint-Nazaire (Loire -Atlantique).

C’est quoi l’intérêt pour vous de partir en stage dans d’autre endroits que l’INSEP ?

– L’avantage c’est le changement d’air. Varier l’environnement de travail c’est bon pour le moral, ça garde l’équipe motivée. Ça nous permet aussi de changer de type d’entrainement, on va faire des assauts et des leçons mais la préparation physique ça sera de la course sur la plage par exemple, on fait du volley aussi, de la pétanque… Je dirais aussi, surtout, que ça soude l’équipe encore plus. On se retrouve isolés, loin de nos familles, l’équipe devient notre famille en fait.

C’est important ça ?

– Extrêmement important. Je dirais même que c’est la force de l’équipe de France d’escrime, c’est ce qui fait qu’on fonctionne si bien en compétition par équipe. Pendant notre préparation sportive, on va tout faire ensemble. On s’entraine ensemble bien sûr, mais on partage aussi le même lieu de vie, on mange ensemble, on joue ensemble, tout ce qu’on fait, on le fait à quatre. Toutes les nations n’ont pas cette philosophie d’entrainement mais nous c’est vraiment quelque chose que l’on cultive. Une fois sur la piste on agit comme un noyau soudé, on fait tout pour se soutenir les uns les autres.

Est-ce que vous analysez beaucoup les équipes adverses avant une compétition ? Est-ce que tu seras là pour les épreuves individuelles pour pouvoir constater comment ils tirent par exemple?

– Alors non. On nous a proposé de faire une analyse vidéo en amont des épreuves des JO mais on a refusé. En fait les Jeux Olympique c’est une ambiance toute particulière. On préfère pour l’instant vraiment se concentrer sur nous tant que c’est possible, pour être vraiment au meilleur de nous même en tant qu’équipe. Quand on sera à Tokyo ça sera différent. Là on pourra voir les équipes adverses. Et pour ce qui est des épreuves individuelles, je viendrai bien sûr. Mais pas pour analyser les autres tireurs, de toute façon la manière de se comporter sur une compét individuelle est totalement différente que la manière dont on tire en équipe donc ça ne m’apportera pas beaucoup. Je serais là pour encourager tous ceux qui se sont qualifiés pour les épreuves individuelles.

Comment tu évalues le niveau de l’équipe de France en ce moment ?

– Moi personnellement je reviens d’une blessure et je suis très bien en ce moment, ça fait deux ans que je n’ai pas été aussi en forme donc c’est top. Au niveau de l’équipe je dirais aussi qu’on est vraiment à notre meilleur niveau, si on continue comme ça on aura toutes les clés en mains pour décrocher la médaille aux Jeux de Tokyo

Merci Erwann, on se retrouve très bientôt !

Retrouvez la préparation sportive d’Erwann dans la section IGTV de la page Instagram de l’EPA!

Entretien entre C. Garcia et E. Le Péchoux en date du 08/06/2021